Clavier en Bois
Clavier en Bois
Laissez moi donc vous conter comment en ce jour je passai un nouveau stade sur l'échelle de Hipster.
Tout commençait lorsque, lassé des quolibets à mon égard, je dus me rendre à l'évidence : l'état de mon clavier d'ordinateur laissait un tantinet à désirer. Voyez plutôt :
L'idée était donc de rajouter des touches en bois sur les interstices manquant, étant aidé pour ce faire de la découpe laser. Après avoir mesuré la taille de la touche T, que j'avais gardé amoureusement au sein du foutoir de mon bureau, je réalisai donc ces petits carrés de 18mm² :
Bien entendu, après avoir percé un trou à l'arrière de celles-ci et en avoir enchâssée une dans le petit bitonio que l'on voit sur la première image, rien n'a fonctionné ( élément perturbateur ). Et pour cause : afin que la commande soit reconnue par l'ordinateur, il faut que le haut du bitonio en rejoigne le bas. En ayant percé un trou à l'arrière de la touche, le bitonio n'allait pas jusqu'au bout et l'impulsion électrique n'avait pas moyen d'advenir. J'en déduisit, fort contrit, qu'il était nécessaire que l'arrière de la touche fut plat.
D'où le début des péripéties : avec la largeur du bitonio plus celle de la touche, celle-ci dépassait du clavier avec un inesthétisme à faire pâlir un publicitaire. La solution s'imposa d'elle-même. Il s'agissait en fait de fixer un petit cadre de 18mm² et de 2mm d'épaisseur, fixé au châssis, à l'intérieur duquel une tuile de 14mm², coupée dans un bois plus fin viendrait reposer sur le bitonio, et serait donc contenue.
Dont acte.
Alors, collant majestueusement la touche A dans un grand moment d'émotion, survint le drame. J'appuyai sur la touche... Et celle-ci resta collé au fond. Paniqué à l'idée de ne plus pouvoir communiquer via mail que par des "aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa", j'allumai l'ordinateur...
Quelle ne fut pas ma stupeur en constatant que loin de rester enfoncée, elle réagissait maintenant avec la grâce d'un pétale de cerisier porté par le mistral printanier ! Fort de ma découverte, je badigeonnai le reste de superglue, et appuyai comme un bourrin pour fixer les touches restantes, m'octroyant par la même le luxe de frimer comme un dieu devant les badauds ébaudis.
Fin